Qui est Karine D’OLIVEIRA ?
Qui est Karine D’OLIVEIRA ?

Qui est Karine D’OLIVEIRA ?

Je suis Karine D’OLIVEIRA, née en 1975 dans les Vosges. Une nécessité absolue de travailler après avoir loupé ma première année en psychologie et me voilà projetée, sans aucune connaissance dans un lieu de vie en Alsace. Les personnes présentes, adolescents et adultes, sont déficients ou atteints de maladies mentales. Kesako ? Je découvre non sans peur, le champ du handicap, du « prendre soin » : soin des corps, soin des espaces, soin du linge, soin de l’alimentation, soin du moral, de l’esprit …

Mon directeur de l’époque m’explique le métier de l’éducation spécialisée durant 2 ans. Puis le lieu de vie ferme ses portes, je reviens en Moselle où j’alterne des remplacements dans un IEM auprès d’adolescents polyhandicapés et dans un foyer d’hébergement pour adultes handicapés physiques, dit-on à l’époque. Le « prendre soin » est toujours mon cœur de métier ; je ne sais pas en dire autre chose à ce moment-là mais j’apprends que l’observation fine est importante ; les gestes, les mimiques, les sons émis, les postures, le corps… tout est communication.

Puis, vient le temps de la formation d’Educatrice spécialisée DEES obtenu en 2003. Il est maintenant l’heure de s’investir pleinement dans une institution. Le Centre Départemental de l’Enfance m’embauche, sur le service des adolescents. J’ai 26 ans et ces adolescents me malmènent mais je tiens bon, je ne fuirai pas ! Trouver comment être en lien avec eux m’anime ! J’observe mes collègues, j’apprends, je lis, j’avance.

Surprise, après 6 mois, le chef de service me demande d’être sa troisième adjointe ! Je ne suis plus en direct avec les jeunes mais j’accompagne les équipes à l’être, à gérer les urgences, à prendre soin de tous malgré les urgences. Cela durera 7 ans ! Durant cette période, le directeur, un homme chouette et humain me propose de passer le CAFERUIS. 2009, il est en poche. J’intègre ensuite une MECS où mon futur directeur me demande à l’entretien d’embauche ce qu’est un chef de service. Ma réponse est : « c’est être éducateur des éducateurs » ; il adhère ! Je passe 7 ans à accueillir, accompagner, soutenir, former, guider, cadrer, prendre soin des éducateurs dans cette maison avec, dans le même temps, la mission de créer un service éducatif d’accompagnement à domicile pour mineurs de 0 à 17 ans.

Dans cette institution, j’ai eu la chance d’y rencontrer Hervé/Educ-Enjeux, lors d’une formation pour les cadres. Ses mots, ses outils, sa pratique, ses concepts me permettent de rendre explicite mes pratiques.

Fin 2018, après un bref passage en CHRS Familles, j’accepte de prendre la direction d’une MECS d’adolescents de 13 à 18 ans avec une feuille de route qui indique de devoir travailler la mixité. Un défi au départ mais ensuite une belle et riche expérience malgré les difficultés quotidiennes. Ces adolescents exclus d’autres établissements pour beaucoup, ayant commis un certain nombre de délits pour d’autres, accompagnés majoritairement par des éducateurs hommes me donnent du fil à retordre. J’ai en tête ce que m’a apporté Educ-Enjeux. Hervé et Agnès interviennent dans la structure. J’accompagne, je soutiens, je porte cette nouvelle dynamique institutionnelle. Nous avons une obligation de moyens mais, les résultats sont là. Des jeunes dont on disait « Faites ce que vous pouvez, il/elle ne restera pas ! », restent, se posent, s’installent, se projettent. Leurs émotions sont accueillis inconditionnellement, des liens affectifs sincères se créent. Le lien développemental fait son œuvre et les évolutions sont visibles.

Après cette expérience remplie d’émotions, l’aventure s’est arrêtée au profit d’une nouvelle : transmettre, prendre le temps d’accompagner, d’entourer, d’écouter et entendre. Une formation de praticienne PNL, puis une autre de praticienne DNR, un accompagnement PLD avec Hervé, une formation Aromatouch avec des huiles essentielles et me voilà dans la

formation (PLD, VAE, Ecrits pros, développement des compétences,…) et l’accompagnement individuel, prendre le temps, en consultation, d’amener l’Autre à travers ses émotions, à retrouver/trouver ses ressources internes enfouies, son potentiel pour accéder au bien-être et avancer.

Qui l’aurait dit ? D’un naturel plutôt timide et réservée, ces 20 années d’expérience dans la protection de l’enfance ont fait de moi une experte de rien mais pleinement convaincue de la plasticité du cerveau, du lien développemental favorisant une évolution positive des enfants confiés dans les institutions. De la même façon, la place des cadres, leur bienveillance/bientraitance et le soutien qu’ils apportent à leurs équipes est primordial. Osons ensemble le verbe « aimer », apprenons à regarder, à accepter d’accompagner l’Autre à partir de là où il en est et avec ce qu’il est et ce, à tous les niveaux d’une institution. Apprenons à exercer notre pouvoir professionnel en tant que manager, en tant qu’éducateur, en tant que surveillant de nuit ou maitresse de maison pour RENDRE POSSIBLE.